La Manufacture d'Armes blanches du Klingenthal 1730 -
1836
La politique économique et industrielle de Colbert donne naissance aux Manufactures Royales dans
différents secteurs de l'industrie. Les lettres patentes accordées par le Roi, leur confèrent un titre et
un certain nombre de privilèges.
Jusqu'au début du XVIIe siècle n'existait pas, en France, de Manufactures forgeant des lames pour armes
blanches. Les fourbisseurs français importaient l'essentiel de leurs fournitures en lames de Solingen
(Westphalie).
Louis XV décide d'y remédier. Le Secrétaire d’État à la Guerre, ancien Intendant d’Alsace, Nicolas
Prosper Bauyn d’Angervilliers est chargé d’établir une manufacture d’armes blanches dans le Royaume de
France afin de ne plus dépendre de Solingen pour l’approvisionnement en armes.
Le 15 juillet 1730 le Roi délivre des lettres patentes pour
l'établissement d'une Manufacture royale d'Armes blanches en Alsace, pour une Durée de 30 ans pour les
troupes au service du Roi
à Henri Anthès qui exploite et dirige différentes forges en Haute-alsace (Haut-Rhin actuel) et à qui le
choix du site et l’installation de l’établissement incombent. Il choisit la Vallée de l’Ehn en amont d’Obernai
pour diverses raisons :
présence du cours d’eau qui apporte l’énergie
nécessaire au fonctionnement des usines
nombreuses forêts pour la construction des bâtiments et la
fabrication du charbon de bois
carrières de grès pour la construction des bâtiments et
pour les meules à aiguiser
proximité du Rhin pour le transport de l’acier venant de
Siegen et de l’Arsenal de Strasbourg pour l’écoulement des armes
proximité des autres matières premières
dialecte alsacien en usage dans la région qui permet aux
premiers ouvriers venus de Solingen de mieux s’intégrer.
|
Les méthodes de travail issues de Solingen, sans cesse améliorées, ainsi
qu'un système de contrôle exemplaire, ont donné aux lames de Klingenthal une réputation remarquable.
La Manufacture de faux et faucilles 1838 - 1962
La Manufacture d'Armes blanches de Klingenthal subsiste jusqu'en 1836. La
production est transférée à la Manufacture de Châtellerault, créée par
ordonnance royale le 14 juillet 1819. A Klingenthal, la
Manufacture d'État cède sa place à une entreprise privée dirigée par la famille Coulaux.
A partir de 1840, Klingenthal produit des faux et des faucilles et fournit
toute la France, avec des modèles propres à chaque région, ainsi que de nombreux pays d'Europe et
d'Amérique.
Le savoir-faire en matière d'armes blanches n'est pas perdu et des commandes
pour le gouvernement reprennent. L'Entreprise Coulaux, en plus des sabres pour
les officiers fabrique également les sabres-baïonnettes pour les fusils
Chassepot produits aux usines Coulaux à Mutzig.
Le 1er février 1962, faute d'avoir trouvé un nouveau créneau de fabrication,
les ateliers de la société Coulaux & Compagnie sont fermés définitivement.